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Marino Di TEANA sculpteur
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Portrait de diteana pour la presse.




" DENISE RENÉ JOUE ET GAGNE "
Où comment Denise René choisit ses artistes,
et parle d'eux.
Article de Jean Clay des années 60, avec Vasarely, Jean Arp, Sonia Delaunay, Agam, Mortensen, Poliakoff et Marino Di Teana.
Revue d'art L'OEIL
N°387 Octobre 1987
Article de 6 pages par Marc Gaillard
Numéro spécial sur la FIAC
Autres articles de Presse disponibles : Le Figaro, Le Monde, L'Oeil, La croix, L'evenement du Jeudi, L'echo, Paris Match, Connaissance des Arts, Républicain Lorrain...
Neuchatel - Suisse

En 1997, la ville de Neuchatel en Suisse fait l'acquisition d'une sculpture en corten, située face au lac, elle rend hommage au créateur des éditions d'art du Griffon; Marcel Joray.

Inauguration en présence des administrés, discours, interviews de di teana, explications :

photos à télécharger

Article de " Beaux-Arts Magazine Neuchatel" 20 mars 1997

Interview
L’humaniste di Teana donne la priorité à l’espace

Une sculpture de Marino di Teana a été dédiée à la mémoire de l'éditeur Marcel Joray. Placée sur l'Esplanade du Mont-Blanc à Neuchâtel, elle symbolise l'idéal conunun qui liait ces deux humanistes. Inquiets pour l'avenir, ils partageaient la conviction que l'art doit permettre à l'homme de s'élever. L'œuvre acquise par les autorités de la Ville et de l'Etat de Neuchâtel en témoigne désormais.

Petit et vif, Marino di Teana possède une énergie quasi miraculeuse qui ignore le passage des ans et qui lui a permis de franchir tous les obstacles pour atteindre le but qu'il s'était fixé, grâce aussi à une vision exacte de l'essentiel. Ses sculptures possèdent cette force et cette faculté de synthèse. Qu'elles mesurent vingt-cinq mètres ou seulement trois, ou même qu'elles se tiennent sur la paume d'une main, elles doivent être un instrument monumental qui puisse dialoguer avec l'univers. Il ne s'agit pas ici d'un orgueil démesuré. Marino di Teana est un personnage très discret, qui sait écouter et ne s'impose jamais, mais simplement, il regarde très loin.
Né d'une famille de bergers du sud de l'Italie, il connaît le poids des choses et les trivialités de l'existence et pourtant, il n'a jamais perdu sa faculté d'émerveillement. Le destin très différent de Marcel Joray a croisé le sien, lorsque Marino di Teana a été découvert par la célèbre galeriste parisienne Denise René et que l'éditeur neuchâtelois l'a rencontré et décidé de lui consacrer un volume. Une profonde amitié les a liés depuis lors et la tristesse trouble la voix de di Teana, lorsqu'il raconte:
«C'était un homme très intelligent, qui avait une vision très large et puis surtout une volonté qu'on n'a pas tous les jours. Il avait la force et le savoir. C'est la seule manière d'aller en avant et ce sont des êtres assez rares. Alors quand j'ai connu cet homme, on ne s’est plus quittés. Nous avions des idées communes sur la vie. La vie est très curieuse, elle a des hauts et des bas, on se comprenait très hien et je J'aimais beaucoup. Je pouvais me confier totalement à lui.»


- Lorsque vous avez créé cette sculpture, il était près de vous. Il vous connaissait déjà ?
- Oui. Il s'agissait d'un concours pour la place Général de Gaulle de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne.en France. Nous étions une douzaine de sculpteurs à concourir. J'ai fait une maquette de la place, sur quelques centimètres pour voir le contexte. J'avais imaginé une place complète avec des fontaines en marbre de Carrare. J'ai fait ensuite 3 maquettes plus grandes de 2m50 pour évaluer les choses sur place. C'est une de ces pièces qui se trouve maintenant à Neuchâtel.
L'œuvre définitive a pris trois ans pour être réalisée. Cette sculpture de vingt mètres a été intitulée Liberté. La maquette qui se trouve à Neuchâtel, ainsi que les deux autres, j'ai voulu les appeler «Hommage à Marcel Joray». CeIle-là, j'aurais voulu qu'elle ait cent mètre de haut, mais voyez vous!... (il rit).

- Mais le monumental en sculpture ne se mesure pas en mètres ?

- Je cherche toujours cette qualité. Pour cela, je fais de toutes petites maquettes, pour les faire tenir dans la main et c'est ainsi que l'on peut évaluer le rapport avec l'espace dans une harmonie. Il y a presque cinquante ans que je cherche à revenir à ce concept de l'Antiquité. II faut être humble. Lorsqu'on entre dans une cité, c'est une rencontre avec I'œuvre de tous. Je voudrais voir revenir cette idée. C'est par là qu'on peut faire l'art de l'avenir. Sionn on ne fait que de petits sujets très séparés et finalement on ne fait pas grand-chose. Il faudrait aussi revenir au côté manuel des choses et savoir unir les mains, la tête et le cœur.

- Comment vous sentezvous aujourd'hui dans le monde de l'art, maintenant que vous avez perdu un confident ?

- Il me manque. J'ai beaucoup de projets, je suis quelqu'un d'une activité constante jour et nuit, mais il n'empêche qu'on voudrait avoir un dialogue et qu'on ne peut pas l'avoir. Nous sommes des solitaires qui avons en nous le sens de la créativité, mais certains jours le dialogue manque. Je commence à rester tout seul avec mon univers. La vie de l'art, quand on la porte comme je la porte, c'est une sorte d'échelle. On monte, on monte et puis on reste sur une marche, mais le plus haut possible. Mais c'est ainsi pour tout le monde. (Il rit).
Propos recueillis
par Laurence Carducci

*Marino di Teana», monographie Editions du Griffon, Neuchâtel, 1967.
Article du journal “ l’express “ du 19/3/97

Sculpture :
Marcel Joray aux cotés de “ses” artistes”

Elle trône désormais face au lac, sur l'esplanade du Mont-Blanc, à Neuchâtel. Le sculpteur Marino di Teana a rejoint André RAMSEYER et Victor VAZARELY dans le «jardin de l'art», selon les termes du conseiller d'Etat et chef du Département cantonal de l'Instruction publique et des affaires culturelles Jean Guinand. Baptisée «Hommage à Marcel Joray», l'éditeur neuchâtelois décédé il y a un peu plus d'une année, son oeuvre a été inaugurée hier par la Ville, le canton et la famille de Marcel Joray, notamment.
La manifestation, remplie d'émotion et de musique, avec le duo Jaël, ne se voulait ce pendant pas «une cérémonie funéraire, mais un hymne à l'art, aux artistes» et à Marcel Joray, leur «infatigable défenseur». Dans son message, le directeur des Affaires culturelles de la Ville Blaise Duport a retracé l'action et I'œuvre de ce pédagogue, docteur ès sciences, éditeur de renom, mais avant tout précurseur et promoteur des arts, en particulier de la sculpture, dès la première moitié de ce siècle.

Touchant Marino di Teana

Alors quoi de plus significatif, en effet, à lui offrir qu'une sculpture de l'un de «ses artistes». Les éditions du Griffon, c'était Marcel Joray, l'initiateur de la chaire d'histoire de l'art de la Faculté des lettres de l'Université de Neuchâtel, aussi. «Ce grand mécène des arts contemporains», ainsi que l'a relevé Jean Guinand ou celui qui, tel «une étoile, a su créé un amas d'étoiles autour de lui pour répandre une lumière», comme a témoigné le sculpteur Marino Di Teana, timide et touchant.
Incroyable d'ailleurs d'imaginer que la solide et massive sculpture, qui a désormais trouvé sa place parmi ses contemporaines dont Vasarely et Ramseyer - pour la plupart choisies par Marcel Joray-, est née des mains de ce petit bonhomme à l'apparence frêle et âgé aujourd'hui de 77 ans...

IKA

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article du bulletin officiel de Neuchatel

Pour honorer la mémoire de Marcel Joray, éditeur neuchatelois.

Un témoignage sculpté

Le Conseiller communal Blaise Duport, directeur des affaires culturelles de la Ville de Neuchâtel d'abord, le conseiller d'Etat Jean Guinand, chef du département de l'instruction publique et des affaires culturelles, ensuite, ont rendu un vibrant hommage mardi à l'éditeur neuchâtelois Marcel Joray. Et pour concrétiser cet hommage, ils ont inauguré une statue réalisée par Marino di Teana.

Marcel Joray a fondé les éditions du Griffon le 21 janvier 1944. C'était le début d'une longue aventure au service de l'art pour cet homme qui avait un doctorat es sciences. Marcel Joray a donné une impulsion exceptionnelle aux arts de tous ordres puisqu'il ne s'est pas contenté d'éditer des ouvrages consacrés à des artistes d'ici ou d'ailleurs. Il a également lancé des collections. Ainsi, en trois langues, il a publié " La sculpture du XXe siècle " ou encore " Arts plastiques du XXe siècle ". Mais si Marcel Joray fut un Promoteur infatigable des arts de tous ordes, 'il n'oublia pas les sciences puisqu’il a mis en
valeur les travaux de grands physiciens et d'horlogers géniaux en éditant les ouvrages signés d'Alfred Chappuis notamment.

Marcel Joray était donc un esprit ouvert et curieux qui a non seulement promu les beaux arts à travers l'édition mais aussi à travers des expositions à Paris, Vienne, Varsovie, Budapest, Berlin et, en Suisse, à Bienne, Winterthur et, bien sûr, Neuchâtel. Un ambassadeur mondialement reconnu.